Table of Contents
Pourquoi ?
Je déteste le français. Enfin, pas vraiment, juste le français écrit. Il faut tellement de lettres pour représenter si peu de choses. Ahh tu veux de l’« eau » ? Non, mais vraiment ?? T’es sûr que tu ne veux pas juste de l’o ? Nan, vraiment, c’est plus simple.
D’accord, j’exagère peut-être un peu, ce n’est pas si compliqué d’écrire le français. C’est juste un cas où on a décidé d’utiliser des lettres aléatoires au lieu de faire simple.
Mais est-ce le cas ?
C'e(st) just(e) un ca(s) où on a décidé d'utilisé de(s) lettr(e) aléatoir au lieu(x) de fair(e) simpl(e).
Ah oui, ça fait vraiment beaucoup de lettres muettes quand même. Et je suppose que pour lieu on a décidé de mettre un x parce que… oui, voilà.
L’accent grave sur le où, c’est de la déco aussi, je suppose.
Et si on s’amuse à mettre en évidence les différentes façons phonétiquement correctes d’écrire cette phrase, on a :
C’est / è / ai juste un cas / ka / qa où / ou on a décidé / dessidé / daicidé...
On se rend vite compte qu’il y a beaucoup, beaucoup de façons de faire.
Et si en plus on rajoute l’élitisme omniprésent (et franchement insupportable) lié à la maîtrise de l’écrit, on a de bonnes raisons de vouloir faire autrement. Il y a honnêtement tant de raisons que ça mériterait un post à part entière.
Donc, au lieu de me plaindre, j’ai une réforme à proposer. En pratique, je sais bien que je n’ai aucune compétence en linguistique et que je serais la seule personne à l’utiliser, mais c’est un détail.
La propostion
But
Cette proposition cherche à atteindre les buts suivants :
- Utiliser toutes les lettres de l'alphabe
- Être intuitive pour un locuteur natif
- Être entièrement phonétique, c'est-à-dire que pour un phonème donné, il existe exactement une manière de le représenter (i.e. : f : phonème → graphème est bijectif)
- Être facile à taper au clavier
Décisions
Je perçois les couples (/ə/, /œ/) et (/œ̃/, /ɛ̃/) comme un seul et unique phonème, et je pense que cela est le cas de pour de nombreuses personnes ; un unique graphème leur est donc attribué.
Les couples (/a/, /ɑ/) et (/ɔ/, /o/) peuvent être difficile à distingué. Si vous êtes un locuteur qui ne fais pas ou quasiment pas la différence comme moi, il est tout à fait possible d'utilisé a pour le couple (/a/, /ɑ/), et o pour (/ɔ/, /o/) sans faire de distinction.
J'ai essayé d’attribuer les sons de manière naturelle. Cependant, comme il me restait des lettres libres (q, x), j'ai choisi de les attribuer là où j’ai pensé qu’elles seraient les plus utiles et intuitives.
Table de phonèmes
Voyelle
son | symbole | son | symbole | son | symbole | son | symbole | son | symbole |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
/i/ : il | i | /e/ : blé | é | /ɛ/ : colère | è | /a/ : platte | a | /ɑ/ : pâte | ah |
/ɔ/ : pomme | o | /o/ : paume | oh | /u/ : genou | ou | /y/ : rue | u | /ø/ : peu | eu |
/œ/ : peur | e | /ə/ : le | e | /ɛ̃/ : plein | in | /ɑ̃/ : sans | en | /ɔ̃/ : bon | on |
/œ̃/ : brun | in |
Semi-consonnes
son | symbole | son | symbole | son | symbole |
---|---|---|---|---|---|
/j/ : yeux | y | /w/ : oui | w | /ɥ/ : lui | x |
Consonnes
son | symbole | son | symbole | son | symbole | son | symbole | son | symbole |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
/p/ : père | p | /t/ : terre | t | /k/ : cou | k | /b/ : bon | b | /d/ : dans | d |
/ɡ/ : gare | g | /f/ : feu | f | /s/ : sale | s | /ʃ/ : chat | c | /v/ : vous | v |
/z/ : zéro | z | /ʒ/ : je | j | /l/ : lent | l | /ʁ/ : rue | r | /m/ : main | m |
/n/ : nous | n | /ɲ/ : agneau | q |
Consonnes empruntées
son | symbole | exemple |
---|---|---|
/ŋ/ : camping | ng | anglais |
/x/ : "kh", "c'h" | kk | espagnol / breton (ex. loch) |
Exemples
Pour écrire, il suffit simplement d’écrire les phonèmes sans appliquer aucune autre règle. Les espaces sont facultatifs, mais fortement encouragés.
Exemples :
J'aime les gâteaux au chocolat → Jèm lé gato o cokola
En Suisse, les billets plus longs valent plus. → En Sxis, lé biyèt plu lon val plus
Apparemment, les drones cinq pouces sont à un équilibre entre une taille suffisamment grande pour être puissants et une taille suffisamment petite pour ne pas se briser au moindre impact, comme le ferait un sept pouces. →
Aparamen, lé drohnn sink pous son a in ékilibr entr un tay sufisamen grend pour ètr pxisen é un tay sufisamen petit pour ne pa se brisé o mwindr impact caum le ferè in sèt pousJe viens de déménager et je suis honnêtement un peu perdu. J'ai besoin de prendre mes marques. →
Je viin de déménager et je swi onnètemen in peu pèrdu. J è besoin de prendr mé mark.
Mais cette écriture est encore très proche du français formel, et très éloignée de l’oral. Étant donné que l’orthographe a pour but d'être aussi simple et proche de la langue parlée que possible, il est envisageable de supprimer les lettres qui, en pratique, ne sont pas prononcées, ou bien d’adapter l'écriture à ce qui est effectivement prononcé.
Exemples :
- Je suis → cxi
- Genève → Jnève
- Des phonèmes qui formeraient → dé fonnèm ki formrè (et non pas formerè)
- Je vais → jvé (le ai dans vais fait penser qu'on devrait écrire è, mais je prononce bien é)
- Mais qui sont ces gens ? Des alliés ? Des ennemis ? Des espions ? Leur cape noire n’inspire en tout cas pas confiance. Si vous voulez mon avis, il vaut mieux se méfier. Enfin bon, je ne peux pas y faire grand-chose non plus. →
Mè ki son sé jen ? Dé alyé ? Dé ènemis ? Dé èspeyons ? Leur cap noar n'inspir en tou ka pa konfiens. Si vou voulé mon avi, il vo mieu se méfié. Enfin bon, jpeu pa i fèr gren coz non plu.
Règles
De manière générale, si l’on souhaite écrire deux phonèmes distincts qui formeraient un autre phonème composé de deux lettres, il convient d'écrire deux fois d'affilée la deuxième lettre. Par exemple, si l’on souhaite écrire /ɔn/, il convient d’écrire onn.
Si l’on souhaite écrire un phonème à deux lettres suivi du phonème correspondant à la deuxième lettre, on ajoute un tiret (-) ou un point médian (·) — surtout utile pour l’écriture à la main. Par exemple, /ɔ̃n/ devient on-n.
Si l’on souhaite écrire un phonème à une lettre suivi d’un phonème à deux lettres commençant par la même lettre, on les écrit tels quels. Par exemple, /viɛ̃/ → viien
La formation d’un phonème composé de deux lettres n’a lieu que si les deux lettres sont dans leur version standard, c’est-à-dire sans accent. En pratique, cela ne s’applique qu’à la lettre e. On a donc ennemies → ènemi